mercredi 19 mars 2014

Göran Gnaudschun

"Alexanderplatz" -  L'Alexanderplatz ("l'Alex" comme l'appellent les Berlinois), située au centre de la capitale allemande, est traversée chaque jour par des centaines de milliers de personnes en surface et sous terre. Elle est le principal carrefour de transports en commun et est entourée de bureaux, centres commerciaux, hôtels et bâtiments administratifs dont certains construits dans les années 1960 restent des symboles forts de l'architecture socialiste. A cette époque, la place était le centre de Berlin Est. Souvent considérée comme une gigantesque esplanade grise et battue par les vents que l’on traverse sans s’attarder, L'Alexanderplatz constitue cependant depuis des années une zone de protection pour des "outsiders" à qui la société actuelle n’offre pas de place. C’est sur cette place pleine de vies anonymes qu’a pris le temps de s’arrêter le photographe Göran Gnaudschun (né à Potsdam en 1971, diplômé de la Hochschule für Grafik und Buchkunst à Leipzig). Il y a rencontré Clara, Paule, Sascha, Mel et beaucoup d’autres. Son travail intitulé "Alexanderplatz" est constitué de portraits et de snapshots, de textes et d’interviews. Entre avril 2010 et le début de l’année 2014, Göran Gnaudschun était là un jour par semaine, de midi jusqu’à tard dans la nuit, pour écouter, regarder et discuter avec ceux qui se retrouvent quotidiennement là. Parfois il restait à parler et boire avec eux sans sortir son appareil photo. Puis il rentrait chez lui, retrouver sa famille, sans oublier l’Alex et ces personnalités qui faisaient désormais partie de lui. Il est difficile de donner un âge aux personnes photographiées. Le photographe raconte que peu d’entre eux ont plus de trente ans, que les enfants grandissent trop vite et que les adultes vieillissent rapidement. La vie laisse en effet dans certains cas de nombreuses traces. Ceux qui viennent chaque jour se retrouver sur l’Alex sont sans domicile fixe, voire sans abri ; ils sont de jeunes fugueurs, des punks ou des marginaux. Ils n’ont actuellement pas de place dans le monde du travail ni au sein d’un quelconque cadre social. Souvent non berlinois d’origine, ils sont venus d’autres villes d’Allemagne et trouvent ici un environnement de sécurité mutuelle, même si la violence du quotidien n’est pas à oublier.  "Je vois rarement les histoires qui me sont racontées dans les portraits que je photographie. Je ne peux pas capter une image fidèle montrant la dureté, la violence et les cicatrices émotionnelles qui dicte la vie de beaucoup ici. (…) Je suis conscient de cela, et c'est pourquoi j'écris aussi des textes", explique Göran Gnaudschun, qui souhaite à travers son travail donner un visage et une voix aux personnes qu’il a appris à connaître. Les mots ont en effet une place importante dans l’œuvre "Alexanderplatz".  "Ne pas être seul " reste le dénominateur commun.
Je vous ai mis son site













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Emmanuel.

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