samedi 20 août 2011

Flore Aël Surun

Coup de cœur .
"Sur-Vie Sous" (oct97-janv99), une très belle série sur les enfants des rues de Roumanie.
"Les adolescents des rues sont approximativement au nombre de 2000. Leur nombre varie constamment. Pour la plupart, ils viennent des orphelinats, ou bien ils sont partis de chez eux à cause de la violence du père ou de la pauvreté. Enfin, certains choisissent la liberté de la rue. Ils se rassemblent en clans de 5, 10, ou 20, souvent mixtes. Ils ont entre 9 et 22 ans. Des couples se forment à l’intérieur des clans, voir même entre les clans. On est en plein dans la période de l’adolescence et les histoires d’amour vont bon train. Ils s’en sortent avec quelques vols, des cambriolages pour certains, de la prostitution, de la mendicité, des petits boulots, des aides humanitaires...Ils habitent sous terre, le long des canalisations d’eau chaude qui courent sous toute la ville pour former un gigantesque labyrinthe. La taille d’un canal peut varier : être tout en longueur, ou de la taille d’une petite pièce. L’entrée se fait donc par les bouches d’aération, on descend le long d’une échelle de fer pour arriver dans une atmosphère chaude et humide ; il fait à peu près 30°. On y entend des grillons qui s’y sont cru en été. C’est un privilège de visiter leur canal. Il vous faut une invitation. Ils peuvent vous demander de repasser lorsque leur canal sera rangé. On peut alors voir la réplique de l’intérieur d’une maison : un lit superposé fait de bric et de broc, une petite armoire, des chaussures bien alignées, et même un balais dans un coin. Pour la douche et la lessive, ils se servent d’arrivée d’eau des tuyaux. En général il faut marcher 5 ou même 1O minutes avant d’arriver à la douche elle-même. Ils ne dorment pas à coté des douches car le sol est inondé. Sinon ils mettent une planche en bois en travers des tuyaux et dorment dessus, a l’abri des inondations. Les jeunes y sont en tee-shirt ou même torse nu alors que la température extérieure ne dépasse pas les zéro degrés.. Ils s’éclairent au moyen de bougies volées dans les églises. Leur vie est à chaque instant en danger, le feu peut prendre très rapidement, une bougie tombe sur les cartons, sur les vêtements et le feu part sans qu’un seul puisse réagir. Je me souviens de Mia, la tête couverte de suie, Costel, l’unijambiste dans ses bras qui n’aurait pas pu remonter la mince échelle. Des noms et des signes de croix sont dessinés à la suie sur les murs. Ils écoutent une petite radio récupérée lors d’un casse, insouciants et invincibles. Ils fêtent l’anniversaire de Florie, 17 ans, de Maricica, 2O ans et chef de canal. Marian, lui, crie sans son, la bouche grande ouverte vers le ciel qu’il s’imagine. Il se balance de droite à gauche comme un fou qui chercherait à rattraper son propre équilibre. Parfois, au milieu de ce fouillis on peut voir un bouquet de fleurs dans une bouteille de verre cassée..."
Je vous ai mis son site qui est vraiment très intéressant.
















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Emmanuel.

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