lundi 3 février 2014
Simone Cavadini
Ce travail analyse le rapport entre spectacle et pouvoir dans les médias italiens.
Il est constitué de photographies grand format de deux grands plateaux de la plus grande télévision privée italienne à Milan et à Rome. Mon approche, une photographie à la chambre grand format, vise à montrer le régime particulier de vibration optique de ces décors imposants. Leurs structures hyper-baroques, leurs rhétoriques connotées de bien-être économique, leurs couleurs saturées et leurs éclairages inondants visent à immerger les participants et les téléspectateurs de ces émissions dans un excès visuel qui a pour but de les désubjectiver, c’est-à-dire de leur faire perdre l’expérience de leur individualité. On peut voir dans cette forme d’hyper-spectacle le pendant, dans le postmoderne italien, du “panem et circenses” du cirque romain, qui à travers un jeu de pouvoir consistant à offrir des divertissements au peuple, visait à s’assurer son consensus. Ces dispositifs de pouvoir ont comme effet aliénant ultime de se substituer à la réalité subjective même des spectateurs, qui sont pénétrés par ce pseudo-monde à part.Je cherche dans mon approche à suggérer une lecture critique du spectacle dans notre société, en suivant certains concepts développés par le philosophe Giorgio Agamben dans “Qu’est-ce qu’un dispositif?” Mon choix d’une représentation de type photographique vise à stopper le rythme frénétique des images télévisées afin de rendre analysable leur décor, ou l’envers de leur décor, ce qui revient au même car en hyper-spectacle tout est surface.Mon acte est une profanation du monopole d’apparence produit par ces dispositifs, au sens d’Agamben, pour qui profaner signifie restituer quelque chose à l’usage commun et à la propriété des hommes. En définitive, mon propos tente d’ouvrir une fenêtre à la réappropriation des dispositifs
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Emmanuel.
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