"Broken Dreams, The Architecture of War" Les bâtiments imposent une certaine permanence non seulement de part leur intégrité structurelle mais également parce leur vision quotidienne procure un sentiment d’appartenance, parce qu’ils sont un lien concret avec notre histoire personnelle ou collective. C’est pourquoi nous sommes à la fois fascinés et bouleversés lorsque nous sommes témoins de leur destruction, que ce soit à la suite d’une catastrophe naturelle ou d’une guerre. Après de tels désastres, c’est la volonté politique et le contexte économique qui déterminent largement la rapidité de leur reconstruction. Le désir de reconstruction peut être aussi être compris comme lié à la pulsion de vie, inhérente à tout homme, qui pousse à se relever après une chute brutale. De ce point de vue, la catastrophe nucléaire de Fukushima est exemplaire. Mais à l’inverse, dans des pays plus faibles économiquement, les victimes d’inondations, de séismes ou de guerre doivent passer de longues années dans des camps temporaires. Le cas de Chypre est ici singulier car depuis les affrontements de 1974 face à la Turquie, n’ont toujours pas trouvé de résolution définitive. Depuis quarante ans, la population divisée de chaque côté du no man’s land établi par l’ONU demeure en état d’attente et toute reconstruction est suspendue. C’est cet état émotionnel particulier que cette collection présente en donnant à voir les restes toujours présents des combats ainsi que les bâtiments abandonnés. Cette architecture en ruine sert de monument suspendu à l’histoire cypriote récente. Contrairement aux monuments érigés pour commémorer les victimes de guerre ou pour écrire sur la pierre l’histoire des grandes batailles, les ruines désolées qui sont documentées ici semblent plutôt commémorer tristement et en silence les rêves brisés d’une paisible île méditerranéenne. Dans son essai intitulé « Temproray Ruins » le photographe japonais Ryuji Miyamoto mentionne un « tunnel temporel qui libère les structures individuelles de leur fonction originelle, et ainsi fait exister les bâtiments. » Similairement, le photographe David Pisani révèle le déplacement du regard porté sur les ruines de la guerre de 1974 qui prennent en 2012 une toute autre signification. Les habitations familiales partiellement démolies sont aujourd’hui les testaments des déplacements de population de chaque côté de la frontière. Les installations militaires abandonnées et les champs de bataille, sur lesquels des centaines de soldats et de civils ont trouvé la mort, deviennent des espaces verts d’un temps mis entre parenthèses. David Pisani est ne à Malte, en 1965. Il est photographe professionnel spécialisé dans l’architecture et le reportage urbain. Il est l’auteur d’une œuvre riche autour de la ville de La Valette, intitulée « Vanishing Valletta », laquelle fait partie de la collection permanente de la Bilbliothèque Nationale de France depuis 2000. « Vanishing Valletta » a également été publiée en 2007. David Pisani a aussi photographié la ville de Dubaï pour la collection d’Art de la corporation d’Emirates Airlines. Son travail le plus récent inclus deux documentations de Chypre et de Kyoto dans toute leur complexité urbaine.
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