Née en 1920,
Denise Glaser, tout en poursuivant de brillantes études universitaires, se découvre très tôt une véritable passion pour la musique classique. Au milieu des années 1950, Jean D’Arcy, patron de la chaîne télévisuelle, lui propose une émission d’information sur le disque. C’est ainsi que naît "Discorama". Au début l’émission est présentée par les journalistes du journal télévisé Georges De Caunes et Claude Darget, puis se succèdent des comédiens tels que Jean Desailly, Philippe Noiret et Pierre Darras. En février 1959, Denise Glaser reprend l'émission et en fera un rendez-vous incontournable. Dès 12 h 30 après le jour du seigneur et avant la séquence du spectateur retentissait une musique bien connue : J'ai du bon tabac…. il en fut ainsi chaque dimanche pendant 15 ans. Diffusé de 1959 à 1973, Discorama reste ainsi liée au souvenir des conversations intimistes entre Denise Glaser et ses invités. Le ton posé des interviews cherchait la confidence des artistes. Avec l’arrivée de Raoul Sangla à la réalisation, le non décor, où apparaissaient sans dissimulation caméras, câbles et escabeaux, deux fauteuils au centre, invitait de même à se livrer sans apparats. Quand elle présente Nantes à "Discorama" en 1963, Barbara chante depuis treize ans. Denise Glaser, bouleversée par son récital au Théâtre des Capucines, va jusqu'à fabriquer une fausse pochette de disque – Nantes n'est pas encore sorti – pour justifier sa présence sur le petit écran. La formule de Discorama changea profondément le rapport des artistes avec la télévision, et plus largement participa à modifier le rapport des maisons de disques avec les producteurs audiovisuels.
Denise Glaser fait découvrir pendant seize années consécutives de jeunes inconnus, rencontrés en parcourant les salles de spectacles parisiennes et provinciales. Elle sera à l’origine de nombre de carrières comme celles de Barbara, Serge Gainsbourg, Catherine Lara, Maxime Le Forestier... En mai 1968, Denise Glaser manifeste contre le parti gaulliste. Par trois fois, elle est interdite d’antenne par le ministre de l’information de l’époque, pour ses idées trop à gauche. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing, élu président de la République, divise l’ORTF en différentes sociétés, et c’est le début pour elle d’une longue période noire. Elle se trouve privée définitivement d’antenne. La dernière de Discorama est diffusée le 6 janvier 1975.Du jour au lendemain elle se retrouve au chômage. Pour vivre, elle exerce de petits boulots, elle prête sa voix pour de la publicité pour Sélection du Rider's digest. Elle réalise des courts métrages. Délaissée de tous, y compris des artistes qu’elle programmait dans son émission, elle se retire dans son appartement de la rue du Pot de Fer pour s’éteindre le 7 juin 1983 à l’âge de 63 ans. Seules seront présentes à ses obsèques Catherine Lara et Barbara. Denise Glaser laissera derrière elle plus de 350 heures d’enregistrement
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Emmanuel.
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