Hoda Afshar

"Under Western Eyes" d'Hoda Afshar est composée de photos transformées numériquement pour déplacer le débat autour de la représentation de la femme comme assujettie et étouffée dans la société islamique. Cette photographe est née en Iran et vit actuellement à Melbourne où elle mène sa carrière d'artiste photo. Elle déclare que son intention avec cette série est de briser les stéréotypes d'oppression et d'exotisme qui sont associés à la description de la femme musulmane. "Les femmes voilées sont souvent dépeintes comme un groupe homogène et portraiturées la plupart du temps comme des sujets impuissants, leurs voiles symbolisant l'oppression ou une pratique exotique. Si vous considérez plus attentivement le monde de l'art, vous remarquerez qu'au cours des dernières décennies, des images de femmes portant le voile sont souvent apparues dans des expositions d'art contemporain. La plupart prennent place dans de grands centres urbains occidentaux — Londres, New York et Paris — et présentent typiquement les femmes musulmanes comme un groupe de victimes toutes identiques."  Afshar dit qu'elle veut avec ce travail  "questionner le système au sein duquel ces stéréotypes sont fabriqués et répandus et aussi interroger les œuvres de nombreux artistes d'origine musulmane dont les pratiques nourrissent ce climat de sympathie pour la femme musulmane".  Dans "Under Western Eyes", elle s'est inspirée de la thèse exposée par Richard Bell dans Aboriginal art — it’s a white thing (l'art aborigène – c'est un truc de Blanc), œuvre au moyen de laquelle il montre le processus de marchandisation de l'art aborigène par l'Occident. Là où Bell faisait référence à Jackson Pollock et à l'expressionnisme abstrait, Afshar s'est tournée vers le pop art et Andy Warhol pour affirmer sa conviction que  "l'Ouest est le producteur et le consommateur dominant de ce genre d'imagerie". En s'appropriant les "images les plus stéréotypées ou les portraits les plus célèbres de ces femmes voilées", Afshar suggère avec sa série que "l'art voilé, c'est un truc de blanc".
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