vendredi 30 octobre 2015

Ugo Rondinone : I ♥ John Giorno - Palais de Tokyo

"Au début des années 1960, j’ai eu la chance de rencontrer de nombreux artistes comme Andy Warhol, Jasper Johns, Robert Rauschenberg, John Cage, Trisha Brown, Carolee Schneeman, qui ont eu une influence majeure sur mon travail. Que ce soit une performance ou un tableau, tout ce qui leur venait à l’esprit, ils le faisaient vraiment ! Je me suis rendu compte que la poésie avait 75 ans de retard derrière la peinture, la sculpture, la danse et la musique. Si ces artistes y arrivaient, pourquoi pas moi avec la poésie ?" (1) John Giorno  "UGO RONDINONE : I ♥ JOHN GIORNO" est la première rétrospective mondiale sur la vie et l’œuvre du poète américain John Giorno (né en 1936, vit à New York), figure majeure de la scène underground américaine des années 1960. L’exposition est conçue par l’artiste suisse Ugo Rondinone (né en 1964, vit à New York) comme une œuvre à part entière, sous la forme d’une déclaration d’amour. « J’ai imaginé l’exposition en huit chapitres qui représentent chacun une facette de l’œuvre foisonnante de Giorno, » (2) explique Ugo Rondinone.  Personnage iconique des premiers films d’Andy Warhol, Giorno s’inspire de la libre appropriation des images du Pop Art et capture sur le vif la langue populaire des publicités, de la télévision, des journaux et de la rue. Dans la lignée de la Beat Generation, il renouvelle le genre de la « poésie trouvée » et œuvre pour rendre la poésie ouverte à tous.  Dial-a-poem / Appelle un poème  Dès le début des années 1960, Giorno conçoit le poème comme un virus qui doit se transmettre au plus grand nombre. Il crée ainsi Dial-A-Poem (1968) / Appelle un poème, un service téléphonique qui permet l’écoute de poèmes, œuvres sonores, chansons et discours politiques, et qui est réactivé à l’occasion de l’exposition en partenariat avec Orange. Il s’agit là de la version originale de Dial-A-poem / Appelle un poème enrichie de voix françaises retraçant ainsi plus d’un siècle de poésie sonore, de 1915 à nos jours. Découvrez ainsi les voix originales qui ont marqué l’histoire des arts, la vie culturelle  et les luttes sociales. Les morceaux diffusés de façon aléatoire reflètent la diversité de registres défendue par Giorno, de Antonin Artaud à Louise Bourgeois, Serge Gainsbourg, Simone de Beauvoir, Bernard Heidsieck, Brigitte Fontaine ou encore Eric Duyckaerts…  Ainsi, du 19 octobre 2015 au 10 janvier 2016, le numéro gratuit 0800 106 106* propose de découvrir ce formidable paysage de sons et de voix qu’est Dial-a-poem / Appelle un poème, fidèle à la définition élargie de la poésie de Giorno.  Qu’ils soient enregistrés sur un disque, peints sur une toile, déclamés sur scène ou déstructurés sur la page d’un livre, les poèmes sont considérés par Giorno comme des images, dont la reproduction par la technologie est sans limite. « À l’ère du sampling, du copier-coller, de la manipulation digitale du texte et de l’art de l’appropriation - qui trouve son apogée dans le hip hop et l’orgie textuelle du web - le monde rattrape enfin les techniques et les styles dont Giorno fut le pionnier il y a plusieurs décennies ». (3)  À la croisée de la poésie, des arts visuels, de la musique et de la performance, l’exposition révèle l’influence marquante de la vie et de l’œuvre de Giorno sur plusieurs générations d’artistes qui ont réalisé son portrait – du chef-d’œuvre filmique Sleep (1963) d’Andy Warhol à son remake par Pierre Huyghe, en passant par R.E.M, RirkritTiravanija, Elizabeth Peyton, Françoise Janicot, Verne Dawson, Billy Sullivan et Judith Eisler. Célèbre pour ses sculptures anthropomorphiques, ses masques noirs et ses clowns hyperréalistes, Rondinone réinvente ici le format de la rétrospective à la manière d’un portraitiste. Rondinone affirme la nécessaire reconquête d’une forme de spiritualité à travers les correspondances entre art et poésie. « Le titre "I ♥ JOHN GIORNO" est un ‘ Je ‘ collectif dans lequel Ugo Rondinone invite chacun de nous à partager et à ressentir l’engagement spirituel et politique d’une figure emblématique de la contre-culture américaine. Bien plus qu’une première rétrospective, cette exposition est une déclaration d’amour qui marque l’invention d’un nouveau genre ». Florence Ostende   
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