dimanche 10 septembre 2017

La Maison rouge, fondation Antoine-de-Galbert - Hélène Delprat - Inextricabilia Enchevêtrements magiques

"I did it my way" Dix ans après la projection dans Le vestibule de W.O.R.K.S & D.A.Y.S, Hélène Delprat a pensé spécialement pour les espaces de La maison rouge, l’exposition I dit it My Way. Des miroirs et des films sombres, des immenses peintures aux titres hilarants, des voix de cinéma, des dessins radiophoniques, des têtes d’oiseaux, des photocopies, Louis XIV, Judex de Georges Franju ou bien encore le curieux rituel de la tonsure… Voilà ce qui nous attend en ce « jeu lugubre », grave et drôle à la fois. Hélène Delprat aime à parler de l’Extension du Pire, de la monstrueuse laideur ou beauté des choses, des sorcières de Macbeth, des acteurs, du ridicule qui sommeille en nous, du rire… Inspirée par la littérature - des Métamorphoses d’Ovide au roman contemporain en passant par Mary Shelley ou Virginia Woolf - le cinéma, les bases de données sur Internet ou encore la radio et la presse, elle développe au travers d’une pratique quotidienne un travail à la fois grinçant et sensible, où se mêlent fiction et documentaire.  Depuis plusieurs années, elle a entrepris, en images, au travers de peintures, films, dessins et photographie le volume contemporain des « Très riches heures de sa vie ». Son journal filmé et son blog « Days » en témoignent, ainsi que le film Les (fausses) conférences qui échafaude un monde fait de hasard et de programmation où apparaissent Eric von Stroheim, Buzz Aldrin ou Jean Cocteau. Son travail est traversé par les questions de la représentation, de la mémoire, de la transmission, de l’enregistrement. Les images-énergie qu’elle propose – quel que soit le médium choisi – déclenchent des constellations et des arborescences, des associations figuratives et conceptuelles qui ne sont pas loin d’engendrer parfois des effets d’inventaire. Hélène Delprat est tel un personnage sorti de son oeuvre, sensible aux dandys, aux extravagants et à tous ceux qui sans arrogance chérissent autant le vrai que le toc. Sans cesser de s’interroger « sur le bric-à-brac dont nous sommes faits », elle s’applique à ne pas rester figée dans le monde qu’elle fabrique et s’en extrait en réalisant aussi des documentaires et des interviews. Sa singularité et sa curiosité en font une artiste totalement à part dans le panorama.
Rien ne semble relier a priori une sculpture d’Art Brut de Judith Scott, une statuette de divination Nkisi du Congo, un reliquaire français du XVIIe et des photographies votives captives dans un filet d’Annette Messager. Émanant de contrées, de cultures, d’expressions et d’époques différentes, ces créations entretiennent néanmoins de surprenantes parentés quant aux matériaux et aux techniques utilisées et au processus de création mis en œuvre. Les analogies sont frappantes dans la manière de lier, de ligoter, d’enchevêtrer ficelles de chanvre, cheveux, cordons de cuir, fils d’or, brins d’herbe, raphia, cordes ou bandelettes de tissu. Qu’elles soient végétales, organiques ou métalliques, ces fibres assemblées – ingénieusement cousues ou entrelacées, nouées avec force, prises dans des enchevêtrements inextricables – composent des objets hautement symboliques. En effet, les ressemblances entre ces productions ne sont pas que formelles et stylistiques : chacune de ces pièces est dotée de valeurs réparatrices, purificatrices ou protectrices afin de conjurer le mal. Elles jouent dès lors un rôle spirituel, religieux ou magique. Leurs auteurs pensent-ils établir grâce à elles une relation entre l’ici-bas et l’au-delà ?
"Inextricabilia Enchevêtrements magiques"L’exposition Inextricabilia propose de démêler ces enchevêtrements, ces entortillements, ces entrelacs qui donnent forme au sensible, à l’indicible et à l’insaisissable. Elle invite le public à un vagabondage parmi des créations aux multiples confluences qui provoquent une réaction physique, engendrant une sympathie tissulaire, presque épidermique. Le corpus – de plus de 50 artistes – rassemble, entre autres, des œuvres et des objets réalisés par Arthur Bispo do Rosario, Pierrette Bloch, Cathryn Boch, Louise Bourgeois, Peter Buggenhout, Antonio Dalla Valle, Heide de Bruyne, Erik Dietman, Teresa Ottallo, Lisette H., Sheela Gowda, Jules Leclercq, Marie Lieb, Jean Loubressanes, Man Ray, Annette Messager, Marc Moret, Michel Nedjar, Virginie Rebetez, Borbála Remmer, Judith Scott, Pascal Tassini, Jeanne Tripier, Giuseppe Versino, Chen Zhen, et nombre d’auteurs anonymes, issus de collections publiques et privées de différents pays d’Europe, du Brésil et de Californie : notamment le Musée du Quai Branly (Paris), le Musée de l’Homme (Paris), la collection abcd (Paris), le MuCEM (Marseille), le LaM (Villeneuve d’Ascq), la collection Trésors de Ferveur (Chalon sur Saône), la collection Arbogast (Strasbourg), la Collection de l’Art Brut (Lausanne, Suisse), la collection Prinzhorn (Heidelberg, Allemagne), Outsider Art Museum (Bar, Montenegro), Museu Bispo do Rosário (Rio de Janeiro) ainsi que diverses collections psychiatriques de Suisse, de France, d'Italie et de Hongrie. A voir jusqu'au 17 septembre 2017
Je vous ai mis le site
Pour le site d'Hélène Delprat, c'est par là: http://www.helenedelprat.com/















Pin It

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de signer vos messages....
Drop me a line...
Emmanuel.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.